Mourir
par Anouk G

2008/06/02
Le temps passe et nous allons tous mourir

De quelle façon la grande faucheuse nous prendra-t-elle dans ses bras

Dans un baiser elle aspirera notre dernier souffle de vie.

Dans l’intimité de cette étreinte,
il y aura peut-être de la peur, de la révolte ou de l’abandon.

Nous ne savons ni le jour ni l’heure.
Nous portons en nous ce mystère,

Nous ne savons ni le jour ni l’heure,
Mais jusque là nous sommes vivants...

2008/06/03
Chaque jour elle tissait les fils légers de sa toile scintillante.
Elle s’ennuyait mais elle était patiente.
Elle avait choisi un endroit magnifique
Vue sur le lac, les montagnes et le soleil du matin.
Chaque jour était une promesse,
La promesse d’une mouche bien grasse
Qu’elle regarderait mourir avant de la déguster...

Elle aimait bien sa vie d’araignée...

2008/06/04
Le temps n’efface rien.
Les grands bateaux emmènent les rêves des enfants libres accrochés à leurs voiles.
Les vagues viennent mourir au pied des falaises
Et le vent chuchote des mots d’amour aux oreilles des louves

Le temps n’efface rien.
Les souvenirs se dissipent comme des nuages après la pluie
Des visages disparaissent sous le poids des lierres grimpants
La musique des voix s’éparpille comme le pollen au printemps.

Le temps n’efface rien.
Il allège la morsure de l’absence,
du vide et de la distance
Mais il n’efface rien.

2008/06/05
Je meurs,
je mourrai,
suis-je morte ?
La conjugaison du verbe mourir a quelque chose
d’horizontal et de définitif

2008/06/06
A mourir des plaisirs
Amour rire déplaisir

Lettres liées déliées
Et tout le sens des mots en est changé

2008/06/07
Mon amour vole
Oubliant le passé, Le futur, Le présent
Un instant fugace, il revient se poser vers toi
Rien ne le retient plus vraiment
Il est léger comme le vent
Retrouve-moi après la fin.

2008/06/08
Les parfums de sa peau sont des promesses de voyage.
Ici, des effluves d’abricot,
Là, d’animal sauvage.

Les parfums de sa peau sont enivrants
Comme l’odeur de la terre chaude après une pluie d’été
Ils font tourner la tête et chavirer le corps

Les parfums de sa peau ?

Je pourrai mourir ou me damner juste pour les respirer.

Seul(e)
par Mr G

2008/06/02
Suspendue à ces fils que la raison ignore
Elle étirait ses bras bien au dessus du crâne
Une idée scintillant dans le fond de ses yeux
Luisait de mille éclats aux feux de son regard
Elle se sentait si seule, mais sereine et dispo
Si proche de l’oubli qu’elle en eut un orgasme...

2008/06/03
Si seuls sous leurs rudes carapaces
à travers les vitres (z) embuées des compartiments sales
Ces regards qui traversent et le corps et l’esprit
des êtres (z) en errances au fil des quais luisants

Si seuls au fond des cours d’écoles
Où le pas des souliers ruine l’éternité
Quand le gendarme habile attrape le voleur
Et que meurt l’illusion sous le son d’une cloche.

Si seules et si serrées ces sardines (z) en boîtes
Ayant perdu la tête bien avant l’eau du port
Pour atterrir sans bruit au fond de nos assiettes
Sous la forme finale d’une bien belle arête...

Si seuls et si nombreux pourtant...

2008/06/04
Seul avec sa conscience il regardait passer les jours.
Sa mémoire embrumée filtrait le temps qui s’écoulait.
Et ses yeux fatigués regardaient dans le vide
Ces instants (z) oubliés où il n’existait plus.

Cependant qu’il riait au dessus des marées
Son corps s’évaporait à travers les embruns
Et l’été renaissant, redevenant enfant autant qu’il le pouvait
Dessinait des marelles au milieu des nuages.

Seul sous un gros nimbus, il pleurait en silence
Et le temps le cachait sous son indifférence.
Sans que nul alentour n’imagine un instant
Les tourments passagers qui l’avaient traversé.

Quand le soleil brillait sur les matins frileux
Quand l’aube abandonnée s’offrait à mille rêves
Quand l’amour palpitant frappait dans sa poitrine
Il se disait alors qu’il n’y avait peut-être rien à comprendre.

Puis s’échappait, furtif, dans (z) un éclat de rire
Il devenait oiseau, volait à perdre haleine
Et par dessus les champs, bien au delà des cimes
Il contemplait de haut… le temps qu’il lui restait.

2008/06/05
On fait ce qu’on peut de sa solitude.
Je ne veux pas savoir ce que vous faites quand vous êtes seul(e)s

2008/06/06
Seul sous un abricotier,
la tête en l’air, je m’évade.

Le ciel prend des allures de voiles
toutes gonflées de vies (z) au vent,

et mes bateaux quittent la terre
en fanfares longues et silencieuses.

2008/06/07
Serments d’éternité murmurés à mi-mots
Entre l’aube et le jour des matins (z) alphabets
Un instant ombragé où ma ville s’est tue
Le temps d’une escapade au delà du sommeil

À cloche pied rêveur sur les toits de l’oubli

Seul comme un ballon frêle accroché à un pin
Exécutant sans fin la même partition
Une plume à la main allant de mot en mots
Les strophes en catastrophes posées sur le papier
Elucidant la vie avant qu’elle ne nous quitte.

2008/06/08
Il n’avait pas oublié tous les chemins qu’il avait pris,
Au long de ces errances que le jour détermine.
Seul comme une oie loin de son vol, il était là tout nu,
Son grand corps recourbé aux pointes de son cul.
Posé sur le béton des cités oubliées aux lunes à triste mine
Sous un ciel mêlé d’ambre, il jetait nonchalamment des confettis