lundi 6 mars 2017
Pierrot Gouzil, mon père
Par Denis GOUZiL
Faire Face à la Mort !
(Puisque c’est bien d’elle qu’il s’agit…)
On est toujours un peu cons face à la mort…
Ceux qui restent, ne la comprennent pas…
Ne l’acceptent sans doute pas… ont du mal à y croire,
Mais elle gagne toujours…
Assommés… hébétés… surpris, interloqués…
recroquevillés, sans bruit, dans la pénombre de l’absence,
où seule, la lumière du souvenir peut faire sécher les larmes,
Il nous faut faire le deuil de l’autre qi s’en va,
accepter les silences qu’engendre son départ...
Il n’est jamais temps de mourir, jamais l’heure de partir.
Il est toujours trop tôt pour quitter ceux qu’on aime.
Sans avoir eu le temps de nous (z) y préparer…
Comme on prépare un long voyage, prendre le temps de dire :
« au revoir » « Je t’aime » « à très bientôt » « Ne m’oublie pas »
« Comme tu es beau »
Mais voilà…
La Vie est ainsi faite, et mieux vaut, en naissant,
prendre vite conscience qu’elle mène à la mort…
la Vie…
Que ces belles journées,
où le vent frôle la peau comme un baiser sucré,
où l’odeur du café donne la force de se lever…
peuvent s’arrêter brutalement…
Bien avant, s’il le faut, le retour de la nuit…
Il n’y a pas d’heure pour mourir, pas de temps, ni de météo…
Il n’y a pas d’âge non plus…
On peut mourir en plein soleil, comme sous la pluie…
à l’heure du thé ou à minuit, ou simplement…
sans mot dire… ne plus jamais se réveiller…
C’est sans doute là, l’absurdité de l’existence…
Cet arrêt net, qui ne prévient pas, cette inconnue qui tranche…
Cet instant qui se fige, ridicule suspension, ce trou béant, ce Vide…
Alors, qui sait… peut-être… qu’à cet instant précis,
devenons-nous un peu du soleil qui réchauffe,
quelques gouttes de pluie qui pleure sur nos visages,
les particules (z) invisibles de cet air qui nous entoure…
et le silence… encore…
Esprit(s),
envolé(s), détaché(s), libéré(s) de cette enveloppe charnelle
qui d’un coup s’assombrit, se tend, se refroidit,
jusqu’à l’infinie immobilité d’un corps dont l’âme semble…
Évaporée…
Partie pour des ailleurs qu’on espère meilleurs,
où la justice règne, où le temps se suspend,
au fil d’autres chimères…
Je t’espère galopant sur des prairies sauvages,
Des vallées chatoyantes, des plaines verdoyantes.
De si beaux paysages qu’on ne puisse rêver mieux,
où les fruits sont si doux qu’on ne peut s’en lasser.
Je t’espère souriant, sans aucune souffrance,
de ce monde en dérive dont tu t’es éloigné.
Je t’espère mémoire de tant de bons moments,
et retrouvant enfin, tous ceux… déjà partis.
Je souffre cette nuit et mon cœur me fait mal.
Je sais ton corps meurtri, seul au fond d’un salon,
inerte et affublé de propres et beaux (z) habits…
Tu sembles déjà loin… si loin de nous, déjà…
Je tends l’oreille en vain, mais ton souffle n’est plus…
J’attends tes mouvements mais tu ne bouges pas…
Tes paupières (z) alourdies semblent closes à jamais.
Tu ne râles plus ???…
Ça me manque déjà que tu ne râles plus…
Laisse-moi donc rêver que tu es (z) en secret,
ce petit coup de vent qui glisse sur ma nuque,
cette larme qui coule au long de nos visages,
ce sourire esquissé qui nourrit nos espoirs,
ce doux regard croisé, furtif, entre deux vies
cette main qui se tend, cet enfant qui babille,
ce papillon de nuit qui passe et qui s’en va,
cette note oubliée au fond de ma guitare…
Et qu’en chacun de nous, vibre ton souvenir,
pour que tous nos sanglots laissent la place au rire…
Un goût d’éternité aux traits de ton visage,
laisse tant et tant de traces sur les chairs de ta chair,
Présents, en ton absence, tout comme au premier jour,
Pour cette main tendue qui montrait le chemin…
Je t’aime et je vous aime.
à la mémoire de notre père
Pierre GOUZiL !
Denis, pour mon frère Bruno, pour notre mère Marcelle,
Pour Flosan, Thomas, Jùlia, Maxime, Michèle, Lucile, Etienne & Noémie
Un Grand Merci à Lise & Tous les Amis pour leurs soutiens fidèles.