Fonction
par Anouk G

2008/04/14
Corps froid
Fonctions vitales HS
Electrocardiogramme plat

C’est toujours une petite mort quand l’amour s’en va

2008/04/15
J’ai cherché une bonne partie de la nuit
la fonction « delete »
dans les circonvolutions de mon cerveau.

Je ne l’ai pas trouvée.

Je ne sais pas encore si je dois en rire ou en pleurer.

2008/04/16
Je me voyais fier voilier
Mon mât s’est brisé
Me voilà coque de noix dans la tempête
ballotée par les vents.

Je navigue en fonction des vagues
Ne contrôlant rien
Faisant face à ma propre impuissance.

Frêle esquif tremblant de peur dans la nuit noire.

2008/04/17
Quel est l’inventeur fou qui a construit cet automate
en tout point parfait.

On dirait presque un humain.
Mais on a oublié de mettre la fonction amour
au fond de son cœur.

Alors il brise tout ce qu’il touche
ne sachant même pas ce qu’est le chagrin.
Il brise les sentiments
comme du cristal avec les deux mains.

C’est une machine magnifique
Un parfait ange de douleur
qui trace son chemin destructeur.

2008/04/18
J’écris les mots mais tout me semble creux.
Je suis assise devant l’absurdité du monde et je me sens vide.
Je regarde les gens passer
Je peux presque les sentir vivre
Moi, je suis morte à moitié
Et je voudrais être ivre
Pour dormir l’éternité
Qui a éteint la lumière !
Quel démon se joue de moi en fonction de ses humeurs meurtrières ?
Je ne contrôle rien et mon cœur saigne.
J’avoue, je pleure

Je pleure le départ et l’absence
Je pleure ce qui n’est pas
Je pleure celui que j’aime et qui s’en va
J’avoue je pleure sur moi
C’est pathétique ma foi

2008/04/19
Fragile esquisse d’un visage familier
Ombre légère dans le flou du regard
Noyées de larmes les joues se creusent
C’est l’hiver au printemps
Tutoyant les étoiles dans la nuit solitaire
Ivre de sueur, de drame et de sang
Oubliant jusqu’à son nom
Nul ne sait la douleur dedans

2008/04/20
Ne pas s’arrêter à l’allure, l’aspect, la fonction
Chacun de nous est un personnage
Qui invente son rôle au fur et à mesure.

Accident
par Mr G

2008/04/14
Accroché à la lune du bout des bras
Chatouillant les étoiles en souriant
Chaque nuit s’étirait aux formes de ses os
Infiniment plus doux qu’un baiser
Délicatement glissé sur le front de l’oubli
Ephémères voyages noctambules
Nappés de poésie et de mots (z) inventés
Tout comme un accident sans gravité.

2008/04/15
Il naquit d’un premier accident.
Un affectif instant contraceptif foireux.

Comme un inconnu qui débarque
Sans avoir été vraiment invité

Il avait la douceur d’un nouveau né
La douleur passagère d’un imprévu.

Il naquit d’un premier accident.

2008/04/16
Je pose des notes en cavalcades
Au fil ténu des cinq lignes horizons

Et puis, comme par accident
J’ajoute des dièses et des bémols

Rien à la clef vierge de tonalité
Le bécarre veille aux dérapages.

2008/04/17
Seule au chevet du monde
La mort égraine son chapelet
Et du bout des doigts, en secret,
Génère des accidents en rondes.

2008/04/18
Témoin de rien, je n’ai pas vu l’accident.

J’ai juste constaté l’étendue des dégâts
en passant… ce jour là… sur le bord d’un sentier...

Un hérisson venait d’écraser une puce...

2008/04/19
Un accident, un matin...

Une biscotte qui casse, une coupure de rasoir
Un bol de café renversé sur un pantalon propre

Une mémé qui traverse la route sous un camion
Une cheville tordue au chevet d’un réveil

Un arbre qui tombe au milieu d’une route
Un oisillon osé qui s’écrase du haut d’un nid

Une main qui se blesse, un cycliste écrasé...
Une centrale atomique qui explose

Un ballon qui casse une vitre
Et roule sous un autobus qui dérape

Percutant une auto qui heurte une vitrine
Qui explose en plein ciel et crève les yeux d’un nain

Qui en levant les bras renverse un bol de riz
Se répandant sans bruit sur la piste cyclable

Où les vélos chavirent sous les pieds des passants
Qui n’avaient rien demandé...

Un accident, un matin...

2008/04/20
L’accident...

Simple accrochage...
Aléa des périples quotidiens
Pourtant souvent sans anicroche...

Bûche parmi les bûches
Un dérapage en coup du sort...
Une circonstance qui s’aggrave...

Un choc soudain comme un trou noir...
Une chute inopinée dans l’oubli
Un coup dur en forme de chagrin

Une sorte de collision
Et l’ embardée... puis l’explosion...
Tête-à-queue qui finirait mal...

Un tonneau, une cabriole...
En un mot le Drame...
Le fait d’un hasard incident

Une vicissitude décisive,
Un pépin, une tuile...
L’ultime accident...

...tnedicca'L