Epice
par Anouk G

2008/03/24
Un peu de poivre, de cannelle, de cardamome et de gingembre
Du lait, du chocolat noir à 60% de cacao
Une casserole, une spatule en bois
Amenez doucement le lait avec les épices à ébullition
Jetez-y, hors du feu, le chocolat
Mélangez doucement jusqu’à totale incorporation
Versez dans des tasses
Et dégustez avec de la brioche beurrée ce délicieux
CHOCOLAT CHAUD AUX EPICES

2008/03/25
Parfois les mots ne viennent pas.
Entre le papier et la plume
se tisse un jeu étrange de rature et de blanc.

Le silence envahit tout l’espace
et l’espace n’est que vide.

Le temps s’étire longtemps
la plume suspendue à 5 millimètres du papier.

Les épices de l’écriture s’envolent
comme un nuage de poussières colorées

Jaune
Rouge
Vert
Noir

Je ne sais pas comment elles vont se mélanger
ni comment elles vont raconter l’histoire.

Parfois les mots ne viennent pas.
Entre le papier et la plume
se tisse un jeu étrange de rature et de blanc.

2008/03/26
Lorsque le matin je ne peux pas me voir en peinture
Je me tire la langue pour me moquer de moi
Epice et tout... et pis c’est tout !

2008/03/27
Du poison au goût d’épices coule dans les veines de cet ange déchu

Ça transpire par tous les pores de sa peau
et aucun être vivant ne peut le toucher sans risquer de mourir.

Il erre sans fin dans une solitude profonde
empoisonnant tout ce qui se trouve autour de lui.

Il voudrait disparaître mais c’est un ange immortel
condamné pour l’éternité.

Il s’est maudit lui-même le jour où il a oublié qui il était.
Les larmes qu’il pleure sont des larmes assassines
qui détruisent, tuent, annihilent.

Du poison au goût d’épices coule dans les veines de cet ange déchu

2008/03/28
Je me retrouve devant ce mot encore et encore.
Je tourne autour, rien ne vient et il me nargue en disant :
« ton cerveau c’est de la sauce blanche !
Ton inspiration est partie en vacances ! nananananère ! »
Il m’énerve, je pourrais lui tordre le cou.
Maudite épice dont je n’ai pas le goût.

2008/03/29
Eparpillés dans la cuisine
Paprika rouge sang
Ici un peu de coriandre
Cannelle et poivre de Sichuan
Et mon corps aux odeurs d’épices qui t’attends.

2008/03/30
C’est en voulant créer un philtre d’amour
que cette sorcière indienne inventa le curry
mélangeant des épices chaudes, goûteuses et colorées.

Aucun homme n’est venu et elle fut fort dépitée

Mais depuis elle a fait fortune
Ses affaires sont prospères
Elle s’est découverte géniale en cuisinière.

Moralité :
Si on n’a pas d’homme à aimer on a toujours de ventres à sustenter.

Rue
par Mr G

2008/03/24
Dénudée de tous sens, une rue en plein ciel.
Galopins galopant sur l’asphalte brûlant.
Cortèges échevelés au goût âpre du sang.
Corsos fleuris de haine aux doux relents de miel.

Et de vaines attentes parcourant les révoltes
De bouchons (z) en défilés et d’artères en impasses
Pour faire doucement la nique au temps qui passe
et boire le jus si délicieux de ses propres récoltes.

Allées fleuries de peines et de rires gorgées.
Trottoirs dégoulinant aux caniveaux putrides.
Dégueulant sans nulle gêne, leurs stress psychorigides,
Aux files (z) interminables de leurs dyslexiques fumées.

Avenues qui brillent et qui se vident aux ruelles qui crèvent.
Regards chargés de solitude aux doux yeux qui s’épuisent,
Boulevard de l’horizon, les remords s’amenuisent,
Où d’étranges cortèges achèvent un trop long rêve.

Et le vent… si souvent… souverain et soudain,
Emporte avec son chant les fleurs de l’indicible.
Redonnant un sourire aux passés (z) invisibles,
il griffe un peu la vie de souffrances en chagrins.

Puis comme par enchantement, remonte le soleil.
L’oxygène alors circule mieux aux carcasses délaissées
Chérubins bilboquets, poulbots des bas quartiers
Dénudée de tous sens, une rue en plein ciel

2008/03/25
Elle était juste au bout de la rue
Comme posée sous un lampadaire.

Entre l’ombre et la lumière, une jambe luisait.
Un galbe s’effaçait au profit des ténèbres.

Un soupçon d’air laissé pour compte
Parcourait son visage et laissait apparaître,

De temps à autres, quelques mèches esquissées
D’un blond des plus profonds.

Il faisait froid, presque sans lune,
Et les trottoirs gelés reflétaient le désert.

Elle était comme au bout de la rue
Juste oubliée sous un lampadaire.

2008/03/26
Je n’ai pas connu la rue, je l’ai vue.

Observant les recoins des terrasses engourdies.
Lorgnant passants qui passent et refrains qui s’étirent.

Décortiquant le seuil des immeubles sans haine.
Reluquant les silhouettes des amours impossibles.

Je n’ai pas connu la rue, je l’ai vue.

Et les doux réverbères où les ailes se brûlent.
Et les pavés luisant sous les pieds des amants.

Les entrées des bistrots aux parfums chauds des nuits.
Et les rats galopant aux misères du monde.

Je n’ai pas connu la rue, je l’ai vue.

J’ai entendu ses plaintes déchirer le bitume
J’ai deviné ses cris sous les toits engoncés.

J’ai parcouru sans fin ses artères bouchées.
Et reconnu le son des mots sur le goudron.

Je n’ai pas connu la rue, je l’ai vue.

Comme un matin serein on oublie en pleurant.
Comme on noie son pardon aux portes ciselées.

Comme on marche en silence aux trottoirs déglingués.
Comme on erre à jamais au fil des rues sans nom.

2008/03/27
Rien que le vide
Une autre fois sans voix
Et les mots compagnons
Sussurant l’impossible

Réminiscences en balades
Une jambe après l’autre
Enlacées sur l’asphalte
Soulignant les étoiles

Rien qu’un ciel
Une histoire
Eternelle chimère
Sous un croissant de lune

Marcher jour après jour
Et se sentir perdu
Se soumettre à la pause
Et ralentir le pas

Rien qu’une éternité
Une autre vie en soi
Et dans les rues en rut
Soupirer son émoi

Reconnaître le pire
Un lendemain sans peur
Et regarder devant
Sans se soucier du temps

Rien que l’Amour encore
Unique destinée
Et la mort qui t’attend
Sous des cieux inconnus

Rien que pour le plaisir
Un matin suspendu
Existence élastique
Souvenirs (z) annulés

2008/03/28
Elle marchait dans les rues de Rue
Leurs noms dès lors lui importaient si peu...

Elle marchait, simplement, à Rue, dans la rue,
Sans vraiment chercher une adresse.

Sans savoir ni pourquoi, ni d'ailleurs depuis quand,
Elle jouait avec les mots, comme on se joue parfois de soi.

Sans se soucier du sens, pas plus que de la mort,
Le regard en plein ciel, juste au dessus des toits,

D’un pas calme et tranquille...
Elle marchait dans les rudes rues.

2008/03/29
De cafés en ruelles, de rues (z) en cathédrales,
D’avenues en comptoirs et de boulevards en stades.
L’homme traîne ses pieds sur d’invisibles tapis volants.

Au croisement des rues, brunit le macadam
De ces regards croisés figés au fond des yeux
Où la vie va plus vite et dépasse l’esprit.

Rude, la rue torride où l’on se rue en fuites
En regardant derrière, juste le temps d’un rêve
Les frissons décroisés de singulières (z)affinités

Je suis venu, j’ai vu, j’ai vécu...

2008/03/30
C’était peut-être une dernière ligne droite,
Le bout d’une rue qui ne finissait jamais.

Et sur les bords en bas des immeubles,
Le blé poussait timide aux rouges coquelicots.

Les passants souriaient aux portes des cafés,
Le soleil coloriait leurs visages en douceur.

Un peu plus loin il y eut la mer,
Et les embruns salés venaient nous caresser.

Il n’y avait plus de ville et il restait la rue.
Interminable route du temps qui défile.

On avance, on se croise, on se voit sans regard
On se retourne en souriant, et on regarde en l’air.

C’était peut-être une dernière ligne droite
Le bout d’une rue qui ne finissait jamais.