Aube
par Anouk G

2008/03/10
Il est venu dans la nuit se poser sur mon corps
De ce qui s’est passé ensuite,
je ne vous dirais rien
A l’aube le lit était vide,
son âme volait à un mètre du sol
et son corps avait disparu.
Je crois qu’il n’était qu’un songe.
Mais je garde dans mon cœur
une sensation de chaleur
qui plus jamais ne me quitte
Les autres peuvent partir
revenir et partir encore
je ne suis plus jamais seule.

2008/03/11
Elles dansaient du crépuscule à l’aube
comme des folles infiniment sauvages
Elles avaient suivi le vol des corbeaux
pour se retrouver là, ensembles.
Elles étaient belles dans leurs robes de soie noire.
La sueur à leur front brillait
comme une couronne de perles
et leurs yeux pétillants de joie
lançaient des éclairs au ciel.
Sur un air électro
les petites sorcières
célébraient le sabbat.

2008/03/12
Nuit d’insomnie, l’aube est cruelle.
Elle sonne le glas du sommeil.
L’araignée du matin mord jusqu’à la douleur.
Elle injecte le poison fatal qui, peu à peu, dévore toute volonté.
Il s’est battu jusqu’à l’épuisement
et ce n’est qu’au bord du précipice
sans force et sans courage
qu’il se regarde enfin.
Il prend conscience de s’être oublier depuis longtemps.
Ses croyances ne sont que des coquilles vides
qu’il trimbale autour de son cou
Comme des preuves de son existence.
Là, devant le vide, elle tombe en poussière,
le laissant nu pour la première fois.
Nu et transi de froid.
Il pleure, crie, se débat avec ses propres fantômes.
Aucun ange ne viendra l’aider.
C’est à lui d’apprendre à voler.

2008/03/13
Rien ne peut changer ce qui est
L’oiseau est un oiseau
La fleur est une fleur
L’aube apparaît derrière les arbres
Les papillons de nuit s’endorment aux premières lueurs.

2008/03/14
Aube était son nom.
Pas qu’elle soit née aux aurores, non.
Mais son père était un prêtre défroqué
qui la conçut un soir de pleine lune vêtu de son aube.
On disait qu’elle était une sorcière
et où qu’elle aille , elle était suivie d’une nuée de corbeaux.
Elle aimait la nuit, les hommes et les papillons.
Elle cherchait quelques Dieux Pan aussi rebelles qu’elle
pour se rouler dans la mousse des bois.
Aube était son nom
et elle vient me visiter parfois.

2008/03/15
A l’orée des nouveaux jours
Un soir de novembre
Bien avant que tu m’embrasses j’ai su
Et depuis je n’oublie pas. L’amour est un cadeau.

2008/03/16
Les roues à aube des grands navires transatlantiques
Inspirent des rêves aux voyageurs solitaires
Demain je pars, je quitte la terre
Je laisse ma vieille peau ici
J’oublie les visages
Je m’abandonne au destin
Que les vents m’emportent loin.

Psychique
par Mr G

2008/03/10
Psyché, alors qu’elle marchait dans la forêt,
Fût prise d’un hoquet soudain et incompréhensible.

Elle ne pouvait émettre d’autres sons que ces petits Hic...
Ponctuant son sourire d’une légère inquiétude...

Puis le pire arriva, comme par contagion,
Quand son amant surpris voulant l’interpeller...

lui éructa : « Psych’ Hic... » et frappé de mutisme...
s’endormit sur sa cuisse sans mot dire, et sans bruit...

Psyché, la mort dans l’âme... se rendit chez son psy...
L’analyste, malin, s’empressa d’adopter l’expression exhalée...

Et sans aucun remord, ni honte, ni complexe...
Il inventa le mot... en clin d’œil à l’esprit... Psychique...

2008/03/11
Perdu sous le soleil aux lueurs incendiaires,
Suant les peurs du passé et les instants paumés,
Y’a comme un air de fête à oublier le temps.
C’est sur un arc en ciel que j’irai m’immoler,
Homme parmi les hommes, rêve en catimini.
Insolentes chimères au fil de doux hivers,
Quintessence de l’être au bout de son ennui,
Uniques destinées aux regards qui se croisent,
Et s’éteignent à jamais sous le poids du silence.

Je rejoindrai enfin le chant profond du loup.
Je hurlerai ma peine à m’en briser les os.
Le vent m’emportera sur ta mer Debussy.
Mes doigts enorgueillis dégusteront le suc
De tes châteaux de sable aux marées du zénith
Recouvrant de leur sel les portes de l’oubli.
Et j’irai en chantant aussi fier qu’un vieux coq
Trouver d’autres rumeurs au paradis perdu
Noyant mon âme encore au fond d’une autre idée.

2008/03/12
Tintamarres métalliques et chahuts (z) hystériques,
des souvenirs plastiques hantent mes nuits psychiques.

2008/03/13
Esprits de la terre et du vent
Dieu des matières ayez pitié.

De nos psychiques déca danses
Surgissent les mémoires en friches.

2008/03/14
Son état psychique s’aggravait de jour en jour.
Son physique était doux et la chair était tendre.
Comme en parallèle avec la vie qui passe,
Il s’était suspendu à un croissant de lune.

2008/03/15
Ils tentaient parfois de s’immiscer dans le labyrinthe des causes
qui déclenchaient la souffrance psychique de tant d’êtres.

Leurs propres imbroglios devenaient alors des broutilles,
perchées sur tant de notes et de mots (z) en couleurs.

Je tue il nous vouent elles…

De singulières conjugaisons aux accents phonétiques,
Ils tiraient le jus de leurs inspirations, du physique à l’esprit...

2008/03/16
Psychiques (z) errances
Les mots se suivent et se rassemblent...

Je bouge encore, je brasse de l’air
Je m’épanouis, je m’évanouis...

Je dresse encore de longues tables
Je joue, je jouis, je jouxte un si...

Je gratte, je pince, je bute, j'effleure
Je rêve, je crève, en trêve, entraves...

Je frôle, je cogne, je frappe, j'invente
Je pleure, sans heure, me leurre & meurs...

Je caresse en pensées les courbes bleues du vent
Je m’étends, jeux (z) aidant, & j’entends, jeu(x) tentant(s)...

Je défile en images au creux des dunes rousses
Je répète, je reflète, je re-pète, & ça fouette...

Je croise de longs regards en attendant la fin
Je me défends, je me détends...

J’oublie encore la nuit où le temps s’interdit
Je gère, j’ingère, je digère, & puis j’erre...

Au suivant !