Hurlant
par Anouk G

2008/02/07
Il a quitté le sombre royaume et ses petits seigneurs cupides
en hurlant de joie sous une lune rougeoyante.
Il ne savait pas où le mènerait le fil de l’histoire
mais il tournait le dos au passé
et pour la première fois se sentait libre.

2008/02/08
Je n’ai pas oublié les visages
et si je ferme les yeux
je peux me souvenir du parfum de la peau.
Au détour d’une rue
je reconnais une démarche
mon cœur s’accélère.
La silhouette passe
Et l’illusion s’évanouit.

ceux qui sont partis depuis longtemps
sont encore dans ma vie.

Il arrive qu’un regard me bouleverse,
c’est le regard d’untel
dans un corps inconnu.
Je peux sentir la texture d’une main au contact de ma joue,
me revient alors une parole,
la couleur d’un vêtement.
Un instant fugace
le temps s’évanouit

ceux qui sont partis depuis longtemps
sont encore dans ma vie.

Parfois un vide hurlant
explose dans ma cage thoracique.
Tout au fond de mon cœur,
des rivières de larmes me submergent
et parfois je m’y noie.
Ce n’est pas tant leur mort qui me déchire,
c’est d’avoir oublié le son de leur voix
et leurs éclats de rire.

2008/02/09
Le vent hurlant ébouriffe mon âme
et je hurle dans le vent.
Ange aux ailes cassées au sommet de la falaise
son ombre se dessine avant qu’il ne disparaisse
emporté par une bourrasque violente.
Je le pleure encore à en devenir folle.
Je me suis roulée dans les ronces
offrant ma peau en sacrifice au génie des bois
pour que l’ange me revienne.
J’ai erré sur les rochers, maudissant les vagues et l’horizon.
En vain, alors…
Je me suis crevé les yeux pour ne plus voir le Monde.
Je suis devenue sourde à moi-même.
Et j’attends assise au sommet de la falaise
que le vent fasse son œuvre.

2008/02/10
Réacteur hurlant
Lausanne-Pessac
J’arrive...

2008/02/11
Des petits brins d’herbe
Hurlant sous le soleil
Silence...
La tondeuse est passée...

2008/02/12
Habile malandrin
Une fleur sur le cœur
Rien dans les mains.
Les chemins de traverse
Aux aubes nouvelles
N’hurlant que des promesses
Tuèrent le malandrin et lui mangèrent le cœur sans cesse

2008/02/13
C’est comme un cri silencieux
le corps tendu
aucun son ne perturbe l’air alentour.
Bouche ouverte
Bouche ouverte
Le cœur hurlant
à travers ses battements sourds
rien ne sort et ça tremble dedans
Bouche ouverte
Bouche ouverte
Tête vide
Vide de sens
Cœur hurlant
Absence...

Seigneur
par Mr G

2008/02/07
J’ai croisé des seigneurs aux allures vagabondes

Les mains trempées au son et à l’encre de chine
L’œil posé doucement sur l’homme et ses folies

J’ai croisé des seigneurs aux allures vagabondes

Creusant le monde et ses énormités
Traduisant la beauté comme la barbarie

De toiles en symphonies, de balades en chansons

Sous la croûte érosion des époques,
Sous l’angle pervers des engouements

J’ai croisé des seigneurs aux allures vagabondes

Pour qui le temps n’existe plus
Pour qui l’amour est seule Foi

J’ai croisé des seigneurs aux allures vagabondes

Pour qui l’argent ne compte pas
Pour qui ne compte pas l’argent

Pour qui le ciel est un long son
Pour qui l’ailleurs n’est pas si loin

Pour qui j’écris, pour qui je pleure

J’ai croisé des seigneurs aux allures vagabondes

Leurs noms se sont noyés aux chutes de l’oubli

Leurs visions se sont tues sous des éclats d’absence
au fond du long plaisir des matins solitudes

J’ai croisé des seigneurs aux allures vagabondes

Dans ces instants comptant plus que tout autre
Où le verbe est ami comme est tamis le sens

J’ai chuchoté tout doux (z) Amis Mots (z) à mots mis :

« J’ai du oublié tant de noms…
Voyages en longs Visages aux allures de seigneurs
J’ai gardé vos regards tout au fond de mon cœur »

2008/02/08
J’ai mangé, j’ai dormi, je me suis réveillé.
J’étais (z) encore tout habillé…

Et les Seigneurs de l’aube, tout en douceur,
ont levé gentiment leurs boucliers

Drapant mes rêves de leurs capes
Ils ont su protéger mes nuits

Il est déjà 5 heures et je reste éveillé...

2008/02/09
Sur un croissant de lune
Etirant ses longs bras
Il tissait une étoile filante.
Grognant par ci, geignant par là
Nul ne pouvait l’en empêcher.
Et les nuits glissaient sans sommeil,
Un seul instant de plus... Seigneur…
Ravale tous les pêchers du monde.

2008/02/10
Un vagabond errait aux vignes du Seigneur,
les mains au fond des poches décousues.

Le regard suspendu sur un filin d’azur,
sa tête chavirait, ses lèvres balbutiaient.

L’alcool et ses vapeurs avaient eu raison de sa raison.

2008/02/11
« Dieu a créé l’homme à son image »

Je trouve ça plutôt invraisemblable et un tantinet injuste
de vouloir faire porter le chapeau à un seul et unique Seigneur.

La responsabilité originale de la Création originelle
et du sacré foutu merdier qu’elle a engendrée...

et si c’était vrai...
à sa place, je ne saurai plus trop où me mettre...

Qu’il reste donc où il est ce Seigneur là...
Je ne le félicite pas...

Ou bien est-ce l’homme qui a créé Dieu sans son image ?...

et si c’était vrai...

Pour se rassurer d’un ailleurs bien meilleur,
s’auto flageller de ses peines et ses culpabilités...

Peut-être avait-il peur...
Sous le fardeau flétri de sa haine croupie
Celle qu’il portait avant tout, à lui-même...

et si c’était vrai...

Si la Création était au fond de chacun de nous...
Ce ne serait pas une raison de se prendre pour des dieux...

Je me fous de savoir qui a créé le ciel...

Ce qui importe, c’est le bonheur qu’il me procure
Quand mon regard se brûle au soleil
Et que mon corps frémit sous la brise du soir.

et si c’était vrai...

Merci pour tout Seigneur
C’est juste parfait...

2008/02/12
seigneur de toutes les nuits,
l’enfant se terre sous les yeux (z) adultes

Il a gardé en lui le secret des licornes.
et des chevaliers noirs protègent son sommeil.

Sous la coupole transparente du temps,
entre les rides fissures sombres des ans,

résignés au sacrifice soumis de l’innocence,
meurent les rêves de gosses... oubliés....

Je ne t’aime pas… Anathème…

2008/02/13
Traces de passages où l’ailleurs est plus doux,
la marque des seigneurs s’imprime sur l’océan
comme un vaisseau rebelle au bord d’autres rivages

Je navigue sur l’infini désespoir du monde
et ses flots me ballottent au creux de lames brunes,
où le ciel est plus flou et la terre inconnue.