Seigneur
par Anouk G

2008/01/31
Cette femme ne se prosterne pas devant les grands Seigneurs.
Dans un rire sonore elle disparait ne laissant rien d’autre
qu’une impression de courant d’air.
Vous pensiez qu’elle était là,
elle n’existe plus déjà.

2008/02/01
Le diablotin qui vit en moi est seigneur espiègle,
un empêcheur de penser en rond qui chaque jour me bouscule
m’interdisant certitudes et acquis.

2008/02/02
Les masques barbares des Seigneurs de guerre pleurent des larmes de sang.
Leurs yeux creux semblent dire :
« bienvenue dans le clan des balafrés ! »

2008/02/03
SEIGNEUR ! J’ai 38 ans !!!...

2008/02/04
Un petit roitelet se prenant pour un grand Seigneur
imposait à sa cours des caprices de Diva.
Du matin au soir et du soir au matin
il avait des exigences saugrenues et contradictoires.
N’en pouvant plus,
sa femme et ses gens décidèrent de le couper en morceaux
et de le déguster trempé dans une fondue au chocolat.
Avec un verre de Monbazillac ce ne fût pas mauvais, ma foi !

2008/02/05
S’il avait été un peu plus courageux
Elle aurait pu l’entendre,
Il n’aurait pas eu besoin de lui mentir.
Grande fût sa peine et sa déception
N’était-il qu’un misérable poltron ?
Elle ne savait plus que penser quand,
Un couteau à la main, elle
Rouvrit les yeux et vit qu’il était un vrai Saigneur...

2008/02/06
Il fût un temps où de petits seigneurs cupides
se battaient entre eux pour un bout de terre
ou un coffre empli d’or.
Ils alignaient devant eux leurs guerriers
sur un échiquier géant, imaginaire et sanglant.
« que les têtes roulent,
déchiquetons les corps ! »
Au soir sombre, les paris sont ouverts.
Quel seigneur sera échec et mat ?

Hurlant
par Mr G

2008/01/31
C’est rarement en hurlant qu’on va chercher son pain,
mais quand il est bien chaud, un cri peut s’échapper...

2008/02/01
J’ai reconnu la louve hurlant de solitude
Sous le long voile gris bleu d’un hiver.

Observé l’océan hurlant ses déchirures
Vomissant ses épaves aux plages en sable fin.

J’ai découvert la ville hurlant d’indifférence
Au milieu d’un halo aux senteurs disgracieuses.

J’ai soufflé sur le ciel hurlant de ton amour
Et ma peau s’est brûlée sous des lunes bouillantes.

J’ai glissé tous mes mots, hurlant multiples voix
Sous l’oreiller du temps, où l’heure n’existe plus.

J’ai pleuré en hurlant du fond de mon silence
Les larmes d’un mutisme où la musique est reine.

J’ai cherché dans ma tête en hurlant tout au fond
Et les mots se sont tus, et les nuits ont passé.

2008/02/02
Hérissé de faiblesses, griffées aux doigts du temps
Une cigarette au bec, les yeux en plein soleil
Ruminant son passé de chiques mots bougons
Luttant contre son gré entre vents et mariés
Au bord d’un étang blême, comme au fil de l’absence
Naviguait en silence un étrange Capitaine
Tout en hurlant sa peine, il souriait en danse

2008/02/03
Simple et belle nuit d’un été...
Et les cailloux hurlant après l’assaut du jour,
Un été... Une nuit... simple et belle...
Le vent doux de minuit, caressant leurs brûlures
Sous le silence des voies lactées

2008/02/04
Sous les pavés ruisselants des quais sombres,
La plage hurlante du désir s’éternise en douceur.

Le matin n’est pas loin aux toits encore humides,
et les fumées des rêves s’y étirent lentement.

Tout est comme immobile et figé au fin fond de l’aurore.
Pas un son, pas un cri, pas une âme qui passe.

Et puis tout s’accélère, et la danse reprend.
Hurlante ville qui s’éveille à la vie, à la mort.

J’entends tes gorges déchirées, je sens rugir tes routes
J’imagine en secret tes petits déjeuners.

Je suis le sel de ton ventre hurlant à plein poumons.

2008/02/05
Une Manne insolite hurlant de rire sous le soleil.

Moi : D’où te vient donc cette joie, éphémère ?...

L’éphémère : De tout ce temps où je ne riais pas...
J’ai tissé sous l’ombre du vent des écheveaux aux mille tons.

Puis j’ai attendu l’éclaircie, et j’ai ri... Sans doute suis-je morte...
Comme au bout d’un hiver, on renaît de mille fleurs.

D’une hirondelle hurlant le printemps
J’ai saisi le vol en plein ciel, et les mots me sont revenus...

Moi (dubitatif...) : Je ne te crois pas...
Tu es morte parce que tu ne supportes pas la lumière du jour.

Je dois aller me coucher maintenant,
laisse moi dormir...

2008/02/06
Un matin clair hurlant d’un sommeil trop froid
Les mains posées au sol et les yeux au plafond

J’invente un air de fête à jouer sous les tonnelles
Je siffle trois bémols et le vent me sourit.

Si j’étais muet...
J’aurais quelque raison de me taire.

Hurlant à l’intérieur, mes souvenirs perdus.
Chantant, comme je respire, d’un silence à tue-tête.