Bandit
par Anouk G

2008/01/10
Elle était brutale parfois.
lorsqu’elle le vit, elle cria :
« Haut la main ! Bandit manchot ! »
Et elle lui vola son pantalon...

2008/01/11
Le soleil est un Bandit de grand chemin
qui invite à la sieste
au vin partagé
aux confidences murmurées.

Le soleil de janvier est plein de promesses.
Il annonce les jours qui s’allongent
l’éclosion de la nature
les lutinages animaliers.

le soleil est un Bandit de grand chemin
qui invite à prendre
des chemins de traverses
et des libertés.

2008/01/12
Il buvait dans de petits verres délicats
un nectar transparent à l’odeur de prunes
Dans ces 45 degrés d’alcool,
la source de la parole amoureuse
Au matin, empli d’un rire sonore,
il se disait :
« Roby est un bandit ! »

2008/01/13
Je vais déchirer les papiers importants,
brûler les photos jaunies.
Si le temps est un bandit,
qu’il vienne, je l’attends.
Il peut prendre le visage de mes amours anciennes
ou celui de me plus grandes peurs.
J’ai tué depuis longtemps
le monstre sous le lit.
Je me cacherai derrière une porte cochère.
« BOUH ! Je suis un bandit ! »

2008/01/14
Lorsque le vent fraichit,
que les feuilles des arbres virevoltent dans l’air du soir,
elle se souvient de cet homme de l’ouest,
ce bandit qui déposa à ses pieds
en même temps que sa grande peine
un cadeau précieux :
un trésor caché fait de rires sonores
et de baisers.
Le bandit comme tous les bandits
s’en est allé lui laissant le cœur ouvert
prêt à aimer.

2008/01/15
Bulle de mousse
Antidote à l’ennui
Ne dit à personne
Dans quel état je suis
Infante lasse, DIS ?
Tu viens jouer avec moi au bandit

2008/01/16
J’entends le rire des enfants dans la cour de l’école
J’entends le rire des enfants roulée en boule au fond de mon lit
J’imagine leurs corps légers
Leurs visages expressifs de petits bandits
Ils courent, ils crient, ils jouent à la vie
Et moi, roulée en boule,
Crispée sur la douleur de mes membres
Vieille folle sans âge qui s’éteint tranquillement
Je laisse mon esprit vagabonder de rire en rire
Je m’envole
Portée par la joie des enfants dans la cour de l’école.

Mouvement
par Mr G

2008/01/10
Exaltant...
le doux roulis d’une hanche au bord de la mer
Léger...
le clapotis des vagues qui chantent sur mes pieds
Insouciante...
l’écume glaciale des matins qui s’épanchent
Imperceptible...
le mouvement d’un ciel qui s’étire en reflets
Fragile...
Ma tête en porcelaine aux maquillages mots
Anodine...
La bise infime qui s’immisce dans mes cheveux
Incertaine...
Cette averse subite de l’absence qui pèse parfois sur l’horizon
Serein...
L’homme qui prend son temps et le partage enfin

2008/01/11
ce balancier cruel dodelinant du temps
ce tic tac métronome où le son s’évapore
et ce cadran stellaire où l’ombre a plus d’un sens

ce silencieux parcours au fil de ces aiguilles
ce manège en trotteuse aux bords de quelques nombres
ce cirque quotidien à la piste poussière

ce passé qui trépasse aux sursis de l’absence
ce sablier rebelle aux doux grains d’éternel
ce mystère perpétué, ce rythme apprivoisé

ce mouvement obsédant… et incessant…

2008/01/12
Mille et une fois
Ouvrant la porte de ses rêves
Une silhouette longiligne
Verrouillait son esprit.
Elle errait sans s’en faire
Mouillée de solitude
Egarée en pensées
Nue aux bords du déZir
Tremblante sous sa seule ombre.

2008/01/13
Quand les mots s’écrivent en parlant
Quand le sens s’évapore et titille les sens
Quand la chair se hérisse et fait vibrer la peau
Quand l’océan renait de tendres mélopées
Quand ma bouche croise tes lèvres en longs baisers salés
Quand l’orage sature les cordes et les rythmes
Quand le printemps revient sur le bout d’un chagrin
Quand le sommeil me happe ou me fait sursauter...
Quand je pense à tes yeux bordés de si long cils
Quand je ne suis plus tout à fait moi, ni même un autre
Quand d’un œil avisé, je renais en pensées,
Quand les mots s’enchevêtrent et font pâlir mon cœur
Quand je cherche, quand je trouve...

Je suis un mouvement d’âme en goguette.

2008/01/14
L’immobilité transcende la danse.

Comme un silence est l’écrin du son,
elle est le coffret du mouvement.

2008/01/15
Ils se regardaient.

Elle lisait les paroles sur ses lèvres,
Comme de rouges mots en mouvement.

Comme de longs sons imperceptibles,
Au(x) parfum(s) d’inaudible.

Elle répondait avec ses mains.

Ils souriaient.

2008/01/16
Le vent de l’automne haletait si fort
Qu’il avait décroché tous feuillages.

Dans un mouvement d’humeur,
comme pour prouver encore
que l’hiver survivrait à sa nudité,
il soufflait à la cime des arbres
les textes oubliés dans un vide apparent.

et son chant était doux...
chaud comme le souvenir d’une caresse.